Jahwa

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... l'envie m'a pris de vouloir écrire, a 5h du matin. Ecrire sur moi, mes doutes, mes motivations. Que faire? Que dire? Je repensais aux moments ou je parlais e moi a mes amis et je me rend compte que la période Esia 3D était devenu récurrente dans mes discussions. Allez savoir pourquoi. Pourtant, que de souffrances, que de larmes et que d'anxiété. Et pourtant, pour une raison qui m'échappe, c'est là-bas que j'ai eu ma plus belle période au niveau du travail. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais quelque chose me manque... quelque chose que j'avais ressenti a Lyon. Peut-être le travail en dessin qui convenait admirablement bien, peut-être autre chose. Toujours est-il que cette période, même si elle a failli causer ma destruction (si si), m'a fait fait gagner plus que je ne le pensais. J'y ai rencontré des personnes que je considère comme des amis et dont j'essaye de maintenir le contact le plus possible. Et même si le travail était accablant, j'aimais pouvoir laisser libre cour a mon imagination dans le cadre des sujets.

Pourtant, que je regrette cette période. Un jour, une amie a Saint-Étienne m'a demandé si je voulais retenter ma chance a Esia 3D. J'ai répondu oui instinctivement, au point de me faire peur en y repensant. Est-ce ce manque qui a fait pencher la balance? J'ai la sensation que je n'étais pas près pour cette année a Lyon, qu'il était trop tôt pour moi de par mon niveau en dessin. Mes parents ont tout de suite voulu me faire passer en première année plutôt que de passer par la mise a niveau d'art appliqué, et ce, pour des raisons financières. Je les comprends, mais d'une certaine façon, je leur en veux. Les choses auraient-elles été différentes si je maitrisais mieux le dessin, si je n'avais pas eu ce sentiment constant d'échec? Ce regain de moral aurait-il affecté mon travail?

J'aurais aimé pouvoir montrer a mes professeurs que je ne vaux pas rien, comme ils l'affirmaient, même si j'ai encore beaucoup de choses a améliorer. J'aurais aimé effacer cette année et retenter ma chance sur de bonnes bases. Et même si Esia fait la part belle a la 3D, j'aurais voulu y croire encore une fois.

Mais me voici a Saint-Étienne. A la fac... Je repense en souriant a la citation d'un ancien professeur d'économie du lycée: "tu vas aller... en fac ?!". Quelle ironie. Me voila là ou j'aurais voulu éviter d'aller. Faute de quoi, je ré-apprend a vivre, plus ou moins. La double vie que je mène entre ici et internet n'est pas de tout repos. J'ai également un sentiment mitigé par rapport a nos cours. D'un côté, il y a ce système qui se veut plus académique, plus profond et qui pousse a la réflexion. Et de l'autre, ce sentiment que je n'ai pas vraiment ma place ici, d'une certaine manière. L'Art, aussi beau soit-il, englobe toute une partie composée d'objets, de photos, de peintures ou même de performances qui ne me touche pas. L'Art numérique ou même le web-art ne semble pas faire partie de ce qui pourrait être considéré comme beau, ou n'a pas l'importance qu'on devrait lui octroyer, a mon sens. Et sans cesse, je me pose la question du futur. Que faire après ma license? Si l'université me fait indubitablement acquérir les connaissances générales nécessaires, je ne veux pas finir en tant que prof, résultat d'une carrière artistique ratée ou sans avenir. j'ai sans cesse l'impression que mon avenir me glisse entre mes doigts.

La réponse viendra en temps voulu, du moins je l'espère. Et quelque part, au fond de moi, je garde encore ce rêve secret de pouvoir faire table rase de ce passé tortueux et de recommencer là ou j'ai échoué.

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